Descriptif

Depuis l’Antiquité, l’homme est en attente de réponses face au mystère du monde et à celui de l’existence et de l’être. Les religions ont tenté, avec un succès relatif, de combler ce vide, mais au prix d’un assujettissement de la vérité à la foi. En parallèle, certaines écoles grecques et indiennes se sont engagées dans une voie originale et plus rationnalisante : la métaphysique.

Et, loin d’entrer en conflit, métaphysique et religions ont fait étonnamment bon ménage, au point que dans les religions du Livre, c’est la même typologie métaphysique qui irrigue les principaux dogmes. Puis, quand la science triomphante du XVIIè siècle s’imposera, c’est la métaphysique qui s’y interfacera.

Le XXè siècle voit revenir en force la métaphysique grâce aux grandes transitions scientifiques apportées par la relativité et la mécanique quantique. La remise en cause de la notion de réalité ou de matérialité redonne à la métaphysique un terrain de déploiement qu’elle a naguère bien connu.

Mais l’angoisse de Kant face à la transcendance peut-elle être surmontée ? Peut-on parler utilement de ce qui échappe à la science ? Finalement, cherche-t-on à saisir la « vérité » ou à isoler et retenir les « bonnes questions » ? Veut-on se satisfaire d’illusoires fragments d’exactitude ou a-t-on besoin de disposer de « jeux théoriques auto-cohérents » ? 

Cette re-légitimation de la métaphysique n’est pas sans redonner un nouvel élan aux religions et A. Malraux a peut-être eu raison de déclarer : le XXIè siècle sera religieux ou ne sera pas.